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L’accès restreint à l’avortement entrainerait une augmentationdes placements en famille d’accueil aux États-Unis

En 2022, la décision de la Cour suprême des États-Unis dans l’affaire Dobbs contre Jackson Women’s Health Organization a annulé les protections fédérales en matière de droit à l’avortement. Suite à cela, de nombreux États ont pu en restreindre considérablement l’accès, ou l’interdire purement et simplement. Compte tenu des implications de l’arrêt Dobbs, il était nécessaire d’en comprendre les répercussions sur le système de placement en famille d’accueil américain. Une étude sur plus de quatre millions d’enfants C’est la mission que s’est fixée une équipe de chercheurs du Jama (Journal of the American Medical Association). L’étude de cohorte portait sur plus de quatre millions d’enfants ayant fait l’objet d’un placement familial aux États-Unis entre 2000 et 2020. L’accès restreint à l’avortement a été associé à une augmentation de 11 % des placements en famille d’accueil. Ces résultats étaient particulièrement significatifs pour les enfants noirs et les enfants issus de minorités raciales et ethniques, par rapport aux enfants blancs. Pression accrue sur le système de placement familial Ces résultats suggèrent que la restriction de l’accès à l’avortement accroît la pression sur le « foster care »américain (système de placement en famille d’accueil américain), affectant particulièrement les communautés raciales et ethniques marginalisées et les familles financièrement vulnérables. Il a été démontré que ces placements ont des conséquences à vie pour les enfants et des coûts substantiels pour les États et le gouvernement fédéral. Adkins S, Talmor N, White MH, Dutton C, O’Donoghue AL. Association Between Restricted Abortion Access and Child Entries Into the Foster Care System. JAMA Pediatr. 2024;178(1):37–44. doi:10.1001/jamapediatrics.2023.4738

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Amie : l’IA de Google plus performante qu’un médecin ?

Les progrès récents ont montré les capacités insoupçonnées des modèles de langage à mener des conversations riches, à planifier et raisonner. Dans cette optique, Google Research a développé Amie, un système d’IA optimisé pour le raisonnement diagnostique et les conversations. Amie a été entrainé sur un très grand nombre de situations, puis évalué. Ses performances ont été comparées à celles de vingt médecins de premiers recours, sur de nombreux axes, dont le recueil d’antécédents médicaux, la précision diagnostique et l’empathie.  Des résultats globalement en faveur de l’IA Il en ressort que Amie a réalisé des conversations diagnostiques au moins aussi bien que les médecins.Les patients-tests ont dialogué à l’aveugle, via un chat textuel, sans savoir si leur interlocuteur était un vrai médecin ou Amie. Ensuite, on leur a demandé d’évaluer la qualité de leur consultation. Les médecins ont également été invités à en juger à posteriori, à l’aveugle également.  Il en ressort que l’IA a montré une plus grande précision diagnostique et une performance supérieure sur 28 des 32 axes du point de vue des médecins interrogées.  Sur 24 des 26 axes du point de vue des patients. Parmi ces axes, il y avait le professionnalisme, l’empathie, la précision du diagnostic différentiel, la clarté du dialogue et de la délivrance d’informations.  La prudence reste de rigueur Google invite à la prudence. L’évaluation pourrait sous-estimer la valeur des conversations humaines en conditions réelles, car elle se base sur une interface de chat texte non représentative de la pratique clinique habituelle. De plus, il s’agit là d’une première étape. Transformer le prototype en un outil complètement fiable nécessitera des recherches supplémentaires importantes. Mais dans un monde où l’accès à l’expertise clinique reste limité, une IA conversationnelle empathique, sûre, utile et accessible, est une perspective fascinante.   Research Leads, Google Research, « AMIE: A...

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Les Français et leur santé : part croissante du numérique

Le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités a dévoilé les conclusions d’une enquête menée auprès d’un échantillon représentatif de 2032 personnes de 18 ans ou plus : les Français utilisent de plus en plus les outils et services numériques en matière de santé. Pour prendre un rendez-vous médical, récupérer des résultats d’examens ou d’analyses, échanger avec l’Assurance Maladie ou la mutuelle, téléconsulter, ou via leurs objets connectés, les Français se tournent de plus en plus vers l’Internet.   L’usage du numérique se banalise 90 % des sondés ont utilisé au moins un service numérique dans ce secteur, en premier lieu pour la prise de rendez-vous.  Une majorité, soit 74 %, voit dans ces outils un moyen d’améliorer le suivi des dossiers médicaux des patients. 72 % pensent qu’il rendra les démarches administratives (prises en charge, remboursements…) plus fluides. Mais des inquiétudes demeurent Certaines préoccupations subsistent, en particulier celles liées au risque que le numérique contribue à une perte d’humanité dans les soins et crée des disparités dans l’accès aux services. Car les Français ne sont pas égaux devant Internet. Certains ne sont pas à l’aise devant leur écran, quand d’autres n’ont simplement pas ou peu accès au réseau. 78 % des sondés redoutent également que leurs datas soient utilisées à des fins commerciales ou fassent l’objet d’un piratage. Mon Espace Santé Autre enseignement de cette étude, l’usage de Mon ­Espace Santé demeure timide au sein de la population et du corps médical. Depuis le lancement du dispositif en janvier 2022, chaque Français dispose d’un espace de stockage de ses données de santé. Si 1 personne sur 2 déclare avoir déjà utilisé Mon Espace Santé, 15 % d’entre elles seulement ont activé leur profil. Les Français sont encore trop nombreux à ne pas en voir l’utilité.   Source : Ministère du Travail, de la Santé...

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54 % des Français déclarent rejeter les stéréotypes de genre

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié les résultats de son enquête annuelle sur les stéréotypes de genre*. Une majorité des Français (54 %) les rejettent, bien que l’adhésion soit plus forte chez les hommes, les personnes âgées, les personnes issues de l’immigration et les pratiquants religieux. Les femmes et les diplômés du supérieur sont plus enclins à les rejeter.  Partage inégalitaire des tâches ménagères En dépit de ces résultats encourageants, l’étude souligne aussi une distribution inégale des tâches ménagères dans les couples. Ainsi, 54 % des femmes déclarent assumer majoritairement les responsabilités domestiques, telles que faire les courses, le nettoyage et s’occuper du linge, contre 7 % seulement des hommes. Cette différence est presque aussi marquée en ce qui concerne les tâches liées à la prise en charge des enfants (comme la préparation des repas, les activités de loisirs et l’éducation), où 46 % des femmes affirment s’en charger principalement, contre 6 % des hommes. Sans surprise, plus les personnes adhèrent aux stéréotypes de genre, moins elles déclarent un partage égalitaire des tâches ménagères dans leur couple.  * La Drees publie, chaque année depuis 2000, une enquête sur la perception des inégalités et l’opinion des individus sur les politiques sociales et de santé. L’étude se déroule auprès d’un échantillon de 4000 personnes, représentatif de la population française âgée d’au moins 18 ans....

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Entretien postnatal précoce (EPNP) Guide pratique 2024

Le CNSF vient de publier son nouveau guide Entretien Post-Natal Précoce (EPNP) qui regroupe un ensemble de conseils pratiques et de lignes directrices essentielles pour les sages-femmes et les médecins. Pour rappel, l’entretien postnatal précoce (EPNP) est obligatoire depuis le 1er juillet 2022. Sa mise en place fait suite aux nombreuses demandes des professionnels et usagères. Elle entre dans le cadre du programme « Les 1000 premiers jours » lancé par l’Unicef et décliné par le Gouvernement français. L’EPNP ne se substitue pas à la consultation postnatale, obligatoire entre la sixième et la huitième semaine du post-partum. Il vient en complément, avec plusieurs objectifs propres : L’EPNP permet d’assurer « une continuité entre le suivi prénatal et le suivi postnatal, et d’éviter une rupture de parcours de soins, notamment pour la femme, une fois l’enfant né ». Le guide pratique 2024 est téléchargeable sur le site du Collège national des sages-femmes de France (CNSF)....

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Le respect du droit à l’image des enfants inscrit dans la loi

Connaissez-vous le sharenting, contraction de sharing et de parenting ? C’est le fait pour des parents de publier sur leurs réseaux des contenus relatifs à leurs enfants. Une étude britannique révèle qu’un enfant apparaît en moyenne « sur 1300 photographies publiées en ligne avant l’âge de 13 ans » et « 50 % des photographies qui s’échangent sur les forums pédopornographiques avaient été initialement publiées par les parents sur leurs réseaux sociaux ».  Une fois mises en ligne, les images y sont durablement. Elles peuvent nuire à l’enfant sur le long terme et faire le jeu de cyberharceleurs.  Le 6 février 2024, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la proposition de loi visant à lutter contre ces dérives. Les détenteurs de l’autorité parentale devront non seulement assurer la sécurité et la santé de l’enfant, mais aussi protéger sa vie privée. ...

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Anne Mercadier, sage-femme devenue accoucheuse… d’émotions (2e partie)

Comment as-tu géré la transition sur les plans professionnel et personnel ? En parallèle de mon métier de sage-femme hospitalière, je m’étais formée à l’art du conte pendant cinq ans. C’était uniquement pour me faire plaisir, pas pour en faire ma profession. J’avais tout de même créé mon association, indispensable pour intervenir en médiathèque, signer des contrats avec les municipalités, animer dans les collèges. Avec cette structure juridique, je pouvais développer mon activité de conteuse. Encouragée par mon mari, je me suis jetée à l’eau, et ai eu la chance de pouvoir partir en préretraite grâce à mes trois enfants. Initialement, je ne voulais pas arrêter complètement d’être sage-femme. J’ai essayé l’intérim en salle de naissance… mauvais souvenir. Travaillant souvent les week-ends, je succédais à des collègues épuisées, héritant de dossiers transmis à la hâte dans un environnement inconnu, avec une équipe que je ne connaissais pas. J’étais mal à l’aise, c’était dangereux. De plus, j’ai découvert que ni l’agence d’intérim ni l’établissement ne m’assuraient. Je devais m’acquitter d’une prime annuelle de 2 500 € pour un salaire de 20 €/heure. L’équation financière était insoutenable, ça ne tenait pas debout, j’ai arrêté l’intérim. J’ai tenté l’exercice libéral, mais ça ne collait pas non plus. Dans la configuration qui m’intéressait, c’est-à-dire à temps très partiel, les charges étaient disproportionnées. J’avais calculé que je devais travailler de janvier à septembre, rien que pour les couvrir. Je commençais à gagner de l’argent seulement le dernier trimestre. Bref, sage-femme, c’était à plein temps ou rien. Qu’à cela ne tienne, je serai conteuse ! Avec l’association Les Conteurs de Sèvres, je m’étais formée et j’avais vécu des expériences magnifiques en scolaire, médiathèques et Ehpad. Puis je suis allée conter en Pologne, en Suède, j’ai monté un spectacle de marionnettes, j’ai conté avec un quatuor à cordes, etc. Pour gagner en...

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Point juridique

Information des patientes : la législation, la jurisprudence, la preuve, les bons réflexes

L’article L1111-2 du Code de la santé publique dispose :  « Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. Cette information porte sur les différentes investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles qu’ils comportent ainsi que sur les autres solutions possibles et sur les conséquences prévisibles en cas de refus.  Seules l’urgence ou l’impossibilité d’informer peuvent l’en dispenser. (…) » Le respect du consentement éclairé du patient fait partie de ses droits fondamentaux. Afin d’obtenir un consentement éclairé du patient, pour chaque acte médical, le professionnel de santé doit lui délivrer une information loyale, claire et adaptée à son degré de compréhension. L’information du patient est donc l’étape indispensable, fondamentale et préalable à tout acte médical.  La délivrance de l’information est bien souvent un automatisme. Mais en cas de mise en cause de sa responsabilité dans le cadre d’une procédure judiciaire, la sage-femme doit pouvoir prouver qu’elle a fourni à la patiente les informations nécessaires, et ce n’est pas toujours aisé, dans une pratique quotidienne, de penser à se protéger en faisant figurer au dossier des patientes les informations délivrées.  Le contenu de l’obligation d’information  Avant chaque acte médical, le patient doit recevoir une information portant sur les risques « normalement prévisibles », c’est-à-dire connus au regard de l’état de la science, parce qu’ils sont« graves » ou parce qu’ils sont« fréquents ». Concrètement, seuls les risques exceptionnels sans gravité échappent finalement à l’obligation d’information. Les risques « graves » sont les risques « de nature à avoir des conséquences mortelles, invalidantes ou même esthétiques graves compte tenu de leurs répercussions psychologiques ou sociales. La notion de conséquence invalidante doit s’entendre comme celle qui aboutit à la perte ou à la forte diminution d’une fonction (perte totale ou partielle de la vue, du […]

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Info-pro

La motricité spontanée dans les premiers mois, moyen d’expression du bébé, de ses fragilités et de ses besoins

Les progrès réalisés dans la surveillance de la grossesse, les soins obstétricaux et néonataux ont amené à une baisse de la mortalité périnatale et à la survie d’enfants très petits, augmentant le nombre d’enfants à haut risque de troubles du développement. Les techniques employées pour apprécier le fonctionnement cérébral dans la toute petite enfance sont diverses, elles vont des différentes formes d’évaluation neurologique clinique à l’imagerie cérébrale et aux tests neurophysiologiques (EEG, potentiels évoqués somesthésiques, visuels, auditifs). Leur sensibilité et leur validité s’avèrent très variables, justifiant le recours à des analyses cliniques plus précises, non invasives d’observation des comportements de l’enfant. C’est le cas ici de l’évaluation de la motricité spontanée du bébé dans les premiers mois. Cette analyse repose sur l’évaluation qualitative de la motricité globale spontanée du bébé, que nous appelons « mouvements généraux » (GM). Ces mouvements intéressent le corps dans sa globalité et précèdent les mouvements volontaires. C’est à Prechtl que revient le mérite de cette description, développée dès les années 80-90 à Groningen et poursuivie par M. Hadders-Algra, G. Cioni, F. Ferrari, C. Einspieler  et al. Les mouvements généraux apparaissent très tôt, ce sont les premiers mouvements à apparaître in utero. ­Ils ­apparaissent dès la huitième/neuvième semaine d’âge post-menstruel jusque 4-4,5 mois post-terme. Ils précèdent les mouvements volontaires. Ils sont donc observables chez le fœtus, le prématuré, le nouveau-né à terme et le très jeune enfant. « Ils intéressent le corps entier en séquences variables à travers les bras, les jambes, le cou, le tronc. Ils augmentent et diminuent graduellement en intensité, force et vitesse, ont un commencement et une fin graduels. Des rotations le long de l’axe principal des membres et de petits changements de direction rendent les mouvements fluides, élégants et créent une impression de variabilité et de complexité » (Prechtl, 1986). Pour de nombreux auteurs, cette motricité...

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Contraception partagée en France : sages-femmes, moteur du changement ?

« Les sages-femmes sont dédiées à la santé des femmes, et nous sommes aujourd’hui très bien identifiées par la population comme l’une des professions en charge de la contraception, assure Gersende Marceau, sage-femme spécialisée dans la contraception testiculaire. Cela me paraît évident que, si changement il doit y avoir dans la charge contraceptive, on est moteur, levier ou frein dans ce changement. » Le changement est là. Il est balbutiant, mais il est là. La contraception partagée à ses balbutiements  92 % des femmes en âge de procréer et qui ne désirent pas de grossesse utilisent une contraception en France. Ce chiffre de l’Inserm suffit à justifier l’utilisation du terme « balbutiant ». Plusieurs raisons expliquent pourquoi les hommes ne se sont pas emparés des méthodes de contraception : des préjugés, des constructions socio-historiques, le manque d’informations disponibles et le faible nombre de dispositifs dont l’efficacité est prouvée et reconnue.  Dans le pays, seules trois méthodes à destination des hommes sont recommandées par la Haute Autorité de santé (HAS) : le préservatif, la vasectomie et le retrait. Pour les femmes, la HAS en reconnaît plus d’une dizaine. D’autres méthodes de contraception masculine n’ont pas d’autorisation de mise sur le marché et donc ne peuvent être commercialisées, seulement fabriquées artisanalement. C’est le cas de la contraception thermique avec les slips chauffants et les anneaux en silicone. La contraception hormonale existe par injections hebdomadaires. Validées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces injections ne sont toutefois pas remboursées, et se limitent à 18 mois d’utilisation, faute d’études allant au-delà. La notion de charge mentale de la contraception et la prise en charge de la contraception par les hommes font, ceci dit, doucement (trop ?) leur chemin. Selon les derniers chiffres de l’Assurance Maladie, le nombre de vasectomies remboursées est passé de 1908 en 2010 à 23 306 en 2021. L’utilisation des...

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