Le but de cette fiche mémo est de favoriser la prescription appropriée d’antibiotiques, afin de traiter efficacement les patients tout en diminuant les résistances bactériennes pouvant conduire à des impasses thérapeutiques. Le choix de l’antibiotique, la dose, la posologie, la modalité d’administration et la durée sont les éléments à prendre en compte pour une prescription adaptée. Les facteurs de risque de complication sont la grossesse, toute anomalie organique ou fonctionnelle de l’arbre urinaire, l’insuffisance rénale sévère (débit de filtration glomérulaire < 30 ml/min), l’immunodépression grave, un âge supérieur à 75 ans, ou supérieur à 65 ans avec au moins trois critères de Fried*. Le diabète, type 1 ou 2, n’est pas un facteur de risque de complication. * Critères de Fried : perte de poids involontaire au cours de la dernière année, vitesse de marche lente, faible endurance, faiblesse/fatigue, activité physique réduite. CYSTITE AIGUË SIMPLE (AUCUN FACTEUR DE RISQUE DE COMPLICATION) : ➤ Diagnostic clinique : brûlures mictionnelles et/ou urgenturies. • Recherche de leucocytes et nitrites positifs par réalisation d’une bandelette urinaire (BU). – Ne pas prescrire un examen cytobactériologique des urines (ECBU). ➤ Les traitements recommandés sont : 1re intentionfosfomycine-trométamol : 3 g en prise unique2e intentionpivmécillinam : 400 mg 2 fois par jour pendant 3 jours • Les autres antibiotiques ne sont pas indiqués. • Pas d’ECBU sauf si évolution défavorable (persistance ou aggravation des signes cliniques après 3 jours ou de récidive précoce dans les 2 semaines). CYSTITE AIGÜE À RISQUE DE COMPLICATIONS (AU MOINS UN FACTEUR DE RISQUE) : • Réalisation d’une BU et en cas de positivité, d’un ECBU. – L’ECBU est positif si leucocyturie ≥ 104/ml et bactériurie ≥ 103 UFC/ml pour Escherichia coli, Staphylococcus saprophyticus et bactériurie ≥ 104 UFC/ml pour les autres bactéries. – Ne pas traiter une colonisation urinaire (ECBU positif sans symptomatologie clinique) à l’exception de…
Sur le même thème

Vaccination des femmes enceintes, nouvelles données rassurantes
TweetEn France, sur l’ensemble du territoire national, début mars 2022, plus d’un quart des femmes enceintes (25,4 %) n’étaient pas encore vaccinées contre le Covid-19, selon un rapport rendu public début avril par le groupement d’intérêt scientifique dédié à l’épidémiologie des produits de santé Epi-Phare, en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et la Caisse nationale d’assurance maladie. Pour les auteurs, la grossesse semble « encore constituer un frein à la vaccination […] alors même qu’elle est fortement recommandée dans cette situation médicale à risque de forme grave ». À la Société française de médecine périnatale (SFMP), l’analyse est un peu plus nuancée. « Pour protéger les femmes enceintes, il faut informer les femmes, mais aussi les soignants qui les prennent en charge, souligne la pédiatre Laurence Foix-L’Hélias. La réticence ne vient pas toujours des femmes enceintes. Attention à ne pas freiner l’adhésion à la vaccination. » En cas d’infection, « il y a un risque accru pour la femme enceinte d’être hospitalisée, mise sous oxygène, admise en soins intensifs avec une ventilation invasive, ainsi qu’un risque accru de décès, par rapport aux femmes non enceintes et avec les mêmes comorbidités », rappelle, études à l’appui, l’infectiologue Odile Launay qui coordonne un centre d’investigation clinique à l’hôpital Cochin, à Paris. Côté grossesse, les risques d’éclampsie, de prééclampsie, d’accouchement prématuré et de décès néonatal sont également plus élevés lorsque la femme est infectée en cours de grossesse. En parallèle, les données rassurantes sur l’efficacité et la sécurité de la vaccination des femmes enceintes sont nombreuses. Et pour l’enfant ? Produits en réponse au vaccin, les anticorps maternels passent dans le sang de cordon et dans le lait. Ils protègent donc le nouveau-né et le nourrisson au cours de ses premières semaines de vie. Quel que soit le moment de la vaccination, y compris lorsqu’elle a lieu précocement,...

Sextoys : pour quoi faire ?
TweetComment fonctionne la sexualité des femmes ? Si la question a peu intéressé la science ou la médecine, elle n’a pas échappé aux fabricants de sextoys. Depuis une dizaine d’années, la créativité, la connaissance et l’innovation ont fait la part belle aux outils, ou plutôt « jouets », dont un bon nombre est exclusivement dédié aux femmes. Ils ont quitté les sexshops masculins des quartiers glauques pour s’exposer fièrement dans les vitrines glamour des nouveaux lovestores, des lieux bien exposés, la plupart du temps animés par un personnel de bon conseil. Les connaisseuses, ou les plus timides, peuvent s’achalander en ligne, via une foule de sites dédiés. Toutes ces boutiques proposent aussi des accessoires plus familiers aux sages-femmes, comme les bougies de dilatation ou les boules de geisha, sans oublier les indispensables lubrifiants. Accessoires de plaisir, les sextoys, de plus en plus utilisés, aident les femmes à mieux connaître le fonctionnement de leur corps. Certains se révèlent même être des auxiliaires de choix pour faire face à divers troubles de la sexualité. Dans le cadre d’une relation hétéronormée, loin de concurrencer les hommes, plusieurs jouets sexuels permettent de prendre du plaisir à deux, parfois de « relancer la machine ». En consultation Le sextoy peut donc se trouver à la lisière entre deux mondes : celui de la médecine, en santé sexuelle, et celui, plus ludique, de la sexualité. « D’une manière générale, le sextoy va être intéressant dès qu’il y a des problèmes dans la sexualité, quel que soit le type d’objet, qu’il soit conçu pour la pénétration ou la stimulation du clitoris, expose Nathalie Chiffaut-Moliard, sage-femme et sexologue à Dijon. Ces accessoires peuvent aussi être utilisés quand il y a des problèmes de plaisir et de désir. Le fait d’utiliser quelque chose à deux, de changer un peu les règles du jeu, d’apprendre à donner...

FEMMES ENCEINTES : COLONISATION URINAIRE ET CYSTITE
TweetLe but de cette fiche mémo est de favoriser la prescription appropriée d’antibiotiques, afin de traiter efficacement les patients tout en diminuant les résistances bactériennes pouvant conduire à des impasses thérapeutiques. Le choix de l’antibiotique, la dose, la posologie, la modalité d’administration et la durée sont les éléments à prendre en compte pour une prescription adaptée. COLONISATION URINAIRE DE LA FEMME ENCEINTE : ➤ Dépistage • Chez les femmes sans risque antérieur d’infection urinaire : bandelette urinaire (BU) mensuelle à partir du quatrième mois de grossesse. Si BU positive (leucocytes et/ou nitrites positifs), un examen cytobactériologique des urines (ECBU) doit être réalisé. • Chez les femmes à risque antérieur d’infection urinaire(uropathie sous-jacente organique ou fonctionnelle, diabète, antécédents de cystite aiguë récidivante), un ECBU est réalisé à la première consultation de suivi de grossesse, puis tous les mois à partir du quatrième mois. • Une colonisation urinaire est définie par une bactériurie ≥ 105 UFC/ml monomicrobienne. ➤ Traitement adapté aux résultats de l’antibiogramme, à commencer dès réception des résultats (pas de traitement probabiliste) ➤ Les traitements recommandés sont : 1re intention amoxicilline : 1 g 3 fois par jour pendant 7 jours 2e intention pivmécillinam : 400 mg 2 fois par jour, pendant 7 jours 3e intention fosfomycine-trométamol : 3 g en prise unique 4e intention triméthoprime : 300 mg par jour pendant 7 jours, à éviter avant 10 semaines d’aménorrhée 5e intention nitrofurantoïne* : 100 mg 3 fois par jour pendant 7 jourscotrimoxazole : 800 mg/160 mg 2 fois par jour pendant 7 jours, à éviter avant10 semaines d’aménorrhéeamoxicilline + acide clavulanique : 1 g 3 fois par jour pendant 7 jours * Nitrofurantoïne : contre-indication en cas d’insuffisance rénale avec un débit de filtration glomérulaire < 45 ml/min ou de traitements itératifs. • ECBU de contrôle 8 à 10 jours après l’arrêt du traitement, puis ECBU mensuel jusqu’à l’accouchement. CYSTITE AIGÜE DE LA FEMME ENCEINTE...