Le but de cette fiche mémo est de favoriser la prescription appropriée d’antibiotiques, afin de traiter efficacement les patients tout en diminuant les résistances bactériennes pouvant conduire à des impasses thérapeutiques. Le choix de l’antibiotique, la dose, la posologie, la modalité d’administration et la durée sont les éléments à prendre en compte pour une prescription adaptée. COLONISATION URINAIRE DE LA FEMME ENCEINTE : ➤ Dépistage • Chez les femmes sans risque antérieur d’infection urinaire : bandelette urinaire (BU) mensuelle à partir du quatrième mois de grossesse. Si BU positive (leucocytes et/ou nitrites positifs), un examen cytobactériologique des urines (ECBU) doit être réalisé. • Chez les femmes à risque antérieur d’infection urinaire(uropathie sous-jacente organique ou fonctionnelle, diabète, antécédents de cystite aiguë récidivante), un ECBU est réalisé à la première consultation de suivi de grossesse, puis tous les mois à partir du quatrième mois. • Une colonisation urinaire est définie par une bactériurie ≥ 105 UFC/ml monomicrobienne. ➤ Traitement adapté aux résultats de l’antibiogramme, à commencer dès réception des résultats (pas de traitement probabiliste) ➤ Les traitements recommandés sont : 1re intentionamoxicilline : 1 g 3 fois par jour pendant 7 jours2e intentionpivmécillinam : 400 mg 2 fois par jour, pendant 7 jours3e intentionfosfomycine-trométamol : 3 g en prise unique4e intentiontriméthoprime : 300 mg par jour pendant 7 jours, à éviter avant 10 semaines d’aménorrhée5e intentionnitrofurantoïne* : 100 mg 3 fois par jour pendant 7 jourscotrimoxazole : 800 mg/160 mg 2 fois par jour pendant 7 jours, à éviter avant10 semaines d’aménorrhéeamoxicilline + acide clavulanique : 1 g 3 fois par jour pendant 7 jours* Nitrofurantoïne : contre-indication en cas d’insuffisance rénale avec un débit de filtration glomérulaire < 45 ml/min ou de traitements itératifs. • ECBU de contrôle 8 à 10 jours après l’arrêt du traitement, puis ECBU mensuel jusqu’à l’accouchement. CYSTITE AIGÜE DE LA FEMME ENCEINTE : • Réalisation d’un ECBU : – l’ECBU est positif si…
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Infection urinaire postcoïtale : un « tue-l’amour »
TweetAnamnèse Manon*, 41 ans, consulte sur recommandation de notre consœur et associée. Cette dernière vient de la prendre en charge en suivi gynécologique. Nous nous connaissons déjà Manon et moi. Nous l’avons accompagnée il y a quinze ans, à l’occasion de la naissance de son second enfant. Les deux accouchements de Manon se sont déroulés sans problème : par voie basse avec périnée intact. Les nouveau-nés pesaient 2950 et 3150 g. Manon est en bonne santé avec un indice de masse corporelle normal. Elle est agent immobilier à son compte. Elle a « toujours » fait des infections urinaires. Mais elle témoigne que cela va en s’aggravant depuis quelques années. Son gynécologue étant parti à la retraite, Manon en a parlé à son médecin généraliste il y a environ quatre ans. Elle avait alors été adressée à un urologue. Un traitement, dont elle ne se souvient plus du nom, lui avait été proposé pendant un an, mais celui-ci n’a pas amélioré la situation. Depuis six mois, Manon souffre de deux infections urinaires par mois environ. Ses infections sont caractérisées par leur place dans le cycle menstruel, avant ou après les règles, et toujours après un rapport sexuel. Un « tue-l’amour » pour Manon. Lors du bilan périnéal, l’interrogatoire retrouve : • une IUE à l’effort (toux, éternuement et course à pied), • une vessie parfois impérieuse quand elle doit se retenir (Manon peut enchaîner les visites de biens immobiliers sans repasser par son domicile), • des pesanteurs imprévisibles, sans lien avec une infection, • des gênes lors des rapports sexuels, à titre de brûlures, mais aussi d’autres douleurs, inconstantes, qu’elle n’arrive pas à caractériser. L’examen clinique met en évidence : • un testing périnéal à 5 parfaitement équilibré, avec un bon relâchement, • une muqueuse saine, • une hystéroptose stade 1, • une cystocèle stade 1. Manon s’était mise...


« Mes expériences artistiques accompagnent mon métier de sage-femme »
TweetPourquoi avoir choisi de traiter l’histoire récente du toucher des bébés ? Pour mon travail de thèse en sociologie entamé en 2012 et soutenu en 2017, j’ai voulu comprendre pourquoi les parents, qui pourtant ne remettent pas en cause le suivi médical, vont chercher des recours complémentaires pour soigner leurs nourrissons : les soins d’un « toucheur » – une pratique encore fréquente dans la Sarthe, où j’ai exercé – ou ceux d’un ostéopathe. J’ai donc observé ces pratiques et interrogé les différents acteurs qui interviennent dans le parcours de soin des nourrissons. En remontant l’histoire, j’ai distingué deux approches du toucher des bébés qui ont évolué différemment depuis les années 1950. D’une part, le « toucher-manipulation », professionnel, intrusif, plutôt à visée diagnostique et d’autre part, le « toucher-contact », plus chargé d’affects. Il est intéressant de noter que la valorisation du toucher manipulatoire n’est pas apparue avec le « grand déménagement » des naissances du domicile à l’hôpital dans les années 1950. Même à la maison, avant l’ère de la technicisation de la naissance, les gestes d’accueil des nouveau-nés étaient vigoureux et intrusifs. Et plus on manipulait les corps des bébés, plus on contrôlait le toucher-contact, en limitant la proximité mère-bébé, le partage du lit parental, etc. Dans les années 1970, Frédéric Leboyer et Bernard This, suivis de Michel Odent – pour ne citer qu’eux – ont semé des graines en faveur du respect du corps du nouveau-né et d’un accueil moins violent. Mais ces précurseurs arrivaient trop tôt pour que leur parole soit admise par une doxa médicale prônant l’intervention systématique. La bascule a eu lieu dans les années 1990, durant lesquelles notre façon de nous représenter le corps a changé. Le respect de l’intégrité des corps devient primordial, les manipulations sont de plus en plus limitées alors que la proximité mère bébé est prônée. Cette histoire des soins aux bébés...



Partager les locaux : à quelles conditions ?
TweetLes dispositions régissant le partage des locaux et notamment de la salle d’attente avec d’autres professionnels de santé ou avec des non-professionnels de santé ont évolué au fil des ans. Il y a quelques années, le code de déontologie des médecins interdisait même à deux médecins de spécialités différentes de partager la même salle d’attente. Mais aujourd’hui, lorsque tous les praticiens d’une structure de groupe sont des professionnels de santé au sens du Code de la santé publique (CSP), le partage de l’entrée, de la salle d’attente, du secrétariat et plus généralement des parties communes ne pose pas de difficultés particulières. Si le code de déontologie des sages-femmes ne le stipule pas, le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes (CNOSF)précise que « conformément au principe du secret professionnel et de l’indépendance professionnelle, la sage-femme ne peut partager ses locaux qu’avec des membres de professions de santé réglementées (professions médicales et paramédicales) dont l’exercice professionnel n’a aucune vocation commerciale ». DES PARTAGES INTERDITS Le Conseil national de l’Ordre des médecins recommande de ne partager les locaux qu’entre professionnels de santé au sens du CSP. L’Ordre des sages-femmes est plus souple. Le partage des locaux est toléré avec les professions du soin dont l’usage du titre et la formation ont été encadrés par la loi. Les sages-femmes peuvent donc être amenées à partager leurs locaux avec des ostéopathes, chiropracteurs, psychologues et psychothérapeutesexclusifs. En revanche, partager un local avec des professionnels se réclamant du soin, mais dont ni le titre ni la formation ne sont encadrés, n’est pas conforme à l’esprit du code de déontologie. L’article R4127-320 du CSP stipule bien : « Est interdite à la sage-femme toute facilité accordée à quiconque se livre à l’exercice illégal de la médecine ou de la profession de sage-femme ». Les sages-femmes doivent donc être particulièrement vigilantes quant aux personnes […]