La bâtisse historique de la maternité régionale Adolphe-Pinard impose sa stature au visiteur. Elle pourrait presque éclipser la pancarte blanche indiquant la maison de naissance « Un nid pour naître » (UNPN), inaugurée le 30 avril dernier. Situés à l’écart du bâtiment principal, juste séparés des urgences obstétricales par une voie interne, le pavillon et sa pelouse apportent une touche champêtre dans l’austérité ambiante. Les lieux sont calmes. Aucun accouchement n’est en cours. Seule Marie Bichat, une des quatre sages-femmes proposant l’accompagnement global, consulte ce jour-là. Elle nous accueille les yeux pétillants, encore toute à la joie d’avoir vu advenir ce projet tant attendu et de disposer de locaux flambants neufs. Quinze années d’implication Depuis quinze ans, usagers, professionnels et parents militent pour une telle structure. L’association Calin a été créée à cet effet en 2001. Avec la légalisation de l’expérimentation, le mouvement s’est accéléré. En 2012, plusieurs sages-femmes libérales de Meurthe-et-Moselle et de Lorraine pratiquant l’accompagnement global en plateau technique se sont regroupées au sein de l’association UNPN, soutenue par Calin, pour passer à l’action. Ce pool rassemble quatre professionnelles, désormais sages-femmes référentes. Toutes sont relativement jeunes, dans la mesure où leur diplôme date de moins de dix ans. Laure Flamant, la présidente de l’association, est sortie de l’école de sage-femme en 2010 et Isabelle Humbert en 2011. Floriane Stauffer, actuellement trésorière, a exercé dès 2008 et Marie Bichat dès 2009. Elles se sont engagées à fond dans le projet en donnant de leur temps personnel. En parallèle de leurs démarches, le professeur Olivier Morel, responsable du pôle de gynécologie-obstétrique de la maternité du CHRU, les contacte. Il souhaite élargir l’offre de soins de son établissement en inaugurant une maison de naissance. « Il nous tenait à cœur de combler ce manque », affirme-t-il sur le blog d’UNPN. Avec le soutien de l’Agence…
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Vers une baisse du numerus clausus ?
Tweet« Nous avons passé en revue une dizaine de scénarios concernant le numerus clausus (NC), du plus laxiste au plus drastique. Au final, nous préconisons d’infléchir de façon mesurée la croissance de l’effectif des sages-femmes dans les années à venir, via une baisse modérée et graduelle du numerus clausus, avec une modulation par région. » Marianne Benoît, vice-présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes (CNOSF) estime qu’il s’agit là d’agir de façon responsable et acceptable, sur la base d’analyses sérieuses. ALERTE SUR LA DEMOGRAPHIE L’étude du CNOSF rendue publique le 15 septembre a été lancée suite aux travaux de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS). Les organisations de sages-femmes ont été informées des analyses de l’ONDPS dès avril dernier. Elles y ont participé depuis, espérant chacune que leurs contributions soient retenues dans les conclusions du rapport global de l’Observatoire, annoncé pour fin septembre 2016. Regroupant des enquêtes sociologiques (voir Profession Sage-femme n° 225 – Mai 2016) et des analyses statistiques, les estimations chiffrées de l’ONDPS devraient démontrer que l’écart entre le nombre de naissances ou des femmes en âge de procréer et l’effectif de sages-femmes en activité va s’amplifier dans les années à venir. Il y aurait trop de sages-femmes en 2030 si le NC est maintenu à son niveau actuel. En admettant que la profession s’empare réellement de ses nouvelles compétences, les libérales n’auraient pas un volume d’activité suffisant et le taux de chômage augmenterait. Pour l’ONDPS, les flux entrants de sages-femmes sont bien supérieurs aux flux sortants. Les sages-femmes formées à l’étranger ne peuvent être incriminées dans ce processus, leur installation demeurant limitée. Pourquoi cette prise de conscience tardive ? « L’étude de la Drees de 2012 était rassurante, analyse Marianne Benoît. Elle estimait à près de 36 % le nombre de libérales en 2030. Or ces...



Valproate de sodium : encore trop de femmes exposées
TweetFin août, un premier rapport a donné une étendue des dégâts causés par le valproate de sodium, appelé aussi acide valproïque, hautement tératogène (voir Profession Sage-Femme n°224 – avril 2016). Sur la période 2007-2014, il estime que 14 322 femmes enceintes inscrites au régime général de la Sécurité sociale ont été exposées à cet antiépileptique ou ses génériques selon une évaluation de l’Agence de sécurité nationale du médicament et de l’Assurance Maladie. Dans 57 % des cas, les femmes étaient traitées pour épilepsie. Dans cette situation, 85 % des fœtus ont été exposés durant le premier trimestre de grossesse, 68 % au cours du deuxième trimestre et 66 % au cours du troisième. Quant aux 43 % de femmes exposées suite à une prescription pour trouble bipolaire, l’étude rapporte 94 % de fœtus exposés au premier trimestre, 15 % au deuxième et 14 % au dernier. Il s’agit là d’estimations basses, l’analyse ayant retenu comme exposées les femmes ayant eu au moins une délivrance de médicament postérieure à la date du début de grossesse, sans tenir compte des prescriptions antérieures. En prenant en compte les femmes affiliées à la MSA et au RSI en 2014, l’estimation augmente aussi le nombre de grossesses exposées de 3 %. Autre fait préoccupant, l’étude rapporte que 51 512 femmes en âge de procréer était exposées au valproate de sodium au premier trimestre 2016. L’ampleur réelle de ce drame sanitaire reste mal connue. L’enquête sur l’état des enfants nés de ces grossesses sous valproate est en cours. Mais déjà, dans le quotidien Les Echos du 12 septembre dernier, l’épidémiologiste Catherine Hill estimait qu’en 48 ans, 12 000 enfants ont été atteints de troubles neurologiques et 3000 souffrent de malformation dues à la Dépakine® et ses dérivés. Les familles sont inquiètes et l’association Aide aux parents...


Les Trod, outils de dépistage de masse
TweetDans le monde, 80 % des personnes infectées par une hépatite virale ignorent leur état. En France, c’est le cas de plus de la moitié des porteurs du VHB. Aujourd’hui, le dépistage repose sur un test sanguin. Il est manifestement insuffisant. Les Trod, pour « tests rapides d’orientation et de dépistage », seraient un bon complément. Efficaces pour détecter la présence du VHB comme du VHC, ils devraient bientôt être accessibles sur le sol français. Une seule goutte de sang, prélevée au bout du doigt, suffit. Plusieurs virus peuvent être recherchés sur le même appareil. Le résultat, simple à lire, est obtenu en quinze minutes. Faciles d’utilisation, ces tests rapides et fiables peuvent être utilisés dans un cadre non médicalisé, dans un bus par exemple. Après évaluation, la Haute Autorité de santé vient de les autoriser. Pour la recherche du VHB, le seul Trod actuellement commercialisé en France ne détecte que l’un des trois marqueurs de la maladie. Il permet d’identifier les personnes infectées par le virus, mais pas celles qui n’ont jamais été contaminées par le VHB et qui pourraient bénéficier d’une vaccination. C’est pourquoi ce nouveau test ne peut totalement se substituer au dépistage réalisé en laboratoire. G.M. ...