Ici et ailleurs

Pénurie mondiale de sages-femmes 

Le monde a besoin de 900 000 sages-femmes supplémentaires. Si la tendance actuelle se poursuit, il manquera 730 000 sages-femmes en 2030. Telles sont les conclusions-chocs du dernier « État de la pratique sage-femme dans le monde ». Paru symboliquement le 5 mai dernier, ce rapport résulte d’un travail du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), mené avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Confédération internationale des sages-femmes (ICM) et 33 autres organisations. Les précédentes versions ont été publiées en 2014 et en 2011. Selon les auteurs, en prenant en charge la « santé sexuelle, reproductive, maternelle, néonatale et adolescente » (SSRMNA), les sages-femmes pourraient sauver près de 4,3 millions de vies par an d’ici à l’année 2035. Importante partout, la pénurie est particulièrement criante dans les pays pauvres, où les sages-femmes ne parviennent à répondre qu’à 41 % des besoins au maximum. C’est spécialement le cas en Afrique. Ailleurs, l’arrivée du Covid-19 a fragilisé des systèmes de santé qui paraissaient auparavant solides. Dédié aux professionnels de santé victimes du Covid-19, ce récent rapport a été construit à partir de données dont l’essentiel a été collecté avant la crise sanitaire. Les organisations à l’origine de ce rapport ont exclu de leur analyse la situation des matrones ou des sages-femmes traditionnelles. Triste bilan Au fil du temps, la situation mondiale s’est améliorée. Mais la marge de progression reste énorme. Les experts estiment en effet à 810 le nombre quotidien de morts maternelles actuelles. Une mortinaissance a aussi lieu toutes les 16 secondes et 2,4 millions de nouveau-nés perdent la vie chaque année. Une femme sur cinq accouche sans l’assistance d’un professionnel de santé compétent. Près de 218 millions de femmes n’ont pas accès aux moyens de contraception modernes et, chaque année, 10 millions de filles âgées de 15 à 19 ans et vivant dans un pays à revenu faible ou intermédiaire déplorent une grossesse non […]