Dossier

ENP 2016 : dans le vif des pratiques

En mars 2016, durant une semaine, l’équipe Epopée de l’Inserm a mené l’enquête dans toutes les maternités de France, recueillant une multitude d’indicateurs à la fois auprès des établissements et auprès des femmes, lors d’entretiens menés par près de 1300 enquêteurs. L’analyse des données de 14 142 naissances et auprès de 13 894 femmes permet d’avoir une photo complète et représentative des femmes et de leurs bébés, des pratiques médicales et de l’organisation des soins (voir page 18). Plusieurs items de l’Enquête Nationale Périnatale (ENP) permettent de vérifier si les mesures de santé publique sont appliquées et si les recommandations médicales sont mises en oeuvre sur le terrain. Globalement, la prévention en prénatal laisse à désirer. À l’accouchement en revanche, les pratiques professionnelles ont connu des progrès notables. En postnatal, l’enquête ne permet pas d’évaluer si les soins sont optimaux. PRÉVENTION : PEUT MIEUX FAIRE Avant de concevoir un enfant, seuls 35,3 % des femmes se sont rendues à une consultation préconceptionnelle. Est-ce parce que les gynécologues, médecins généralistes ou sages-femmes ne la promeuvent pas suffisamment ? Ou est-ce que les femmes ne souhaitent pas « médicaliser » la période où elles tentent de concevoir un enfant ? L’ENP ne peut le dire. Autre constat récurrent d’une enquête périnatale à l’autre : la prise d’acide folique pour prévenir les anomalies de fermeture du tube neural reste faible. Elle ne concerne que 23 % des femmes. Le suivi de grossesse par les soignants est à parfaire. Une majorité semble ignorer la prévention du tabagisme en consultation. Bien que 80 % des femmes aient été interrogées sur leur consommation de tabac, plus de la moitié des fumeuses disent n’avoir reçu aucun conseil pour diminuer ou arrêter. Au total, 17 % des femmes ont fumé au moins une cigarette par jour au troisième […]