COVID-19

« Les cas de Covid chez les enfants sont devenus hyper courants »

Le Covid a-t-il changé la donne aux urgences pédiatriques ? Nous avons clairement beaucoup plus d’hospitalisations de jeunes enfants que pendant les vagues précédentes dans notre hôpital (ces observations vont dans le sens des données nationales : voir page précédente, ndlr). Personnellement, je ne me souviens pas d’avoir hospitalisé d’enfant pour le Covid lors des vagues précédentes. Depuis plusieurs semaines, à chacune de mes gardes, je vois entre 10 et 20 enfants positifs de tous âges et je dois en hospitaliser 3 à 4 à chaque fois. Ces enfants sont plus nombreux et nettement plus symptomatiques. Dans ma pratique quotidienne, j’ai surtout vu des enfants jeunes, de moins de 5 ans, avec une surreprésentation des moins de 1 an. Cela va du rhume à la bronchiolite. En ce moment, nous avons donc des bronchiolites à Covid et des bronchiolites à VRS. Dans notre service, nous avons aussi un tableau de PIMS (syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique secondaire au Covid-19). Mais un simple rhume, chez un enfant de moins de 6 semaines, cela peut être grave et vite dégénérer. Dire que le Covid n’est qu’un rhume, que ce n’est pas grave, c’est mensonger. L’enfant n’est pas un adulte en miniature. L’enfant de moins de 1 mois ne respire que par le nez ou presque. S’il a le nez bouché, il va mourir. Dans le cas d’un gros rhume chez un tout-petit, même en dehors du Covid, on peut hospitaliser pour surveiller et oxygéner. Et cela peut devenir une bronchiolite. Pour l’instant, l’enfant le plus jeune que j’ai eu besoin d’hospitaliser avait 21 jours. Le plus souvent, les enfants sont hospitalisés seulement quelques jours, pour surveillance ou oxygénation. Malgré l’hospitalisation, le Covid reste bénin. On ne transfère ces enfants que très rarement en réanimation. Personnellement, pour l’instant, je n’ai transféré que deux enfants. Pour mes collègues, je l’ignore. Quelles sont les conséquences […]

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Info-pro

Haute Autorité de santé – Prolapsus génital de la femme : Prise en charge thérapeutique. Synthèse : Évaluation et prise en charge conservatrice – mai 2021

Validée par le Collège le 6 mai 2021 L’ESSENTIEL • Le symptôme le plus spécifique d’un prolapsus est la boule vaginale perçue ou ressentie par la patiente. • Seuls les prolapsus génitaux symptomatiques ou compliqués nécessitent une prise en charge thérapeutique. • La prise en charge d’un prolapsus repose sur une décision médicale partagée avec la patiente. • Une prise en charge non chirurgicale est à proposer à toutes les patientes. • La prise en charge d’un prolapsus est souvent pluridisciplinaire. Principaux facteurs de risque et/ou aggravant d’un prolapsus génital (liste non exhaustive) Certains sont modifiables et leur correction fait partie de la PEC :• la toux chronique ;• le syndrome d’obstruction défécatoire ;• la poussée abdominale lors de la miction ;• la manière de porter des charges ;• l’obésité ;•  la sédentarité. Certains sont non modifiables mais sont à prendre en compte dans la décision thérapeutique :• l’âge physiologique ;• les antécédents gynéco-obstétricaux ;• le statut hormonal ;• une maladie affectant le collagène (par exemple le syndromed’Ehlers-Danlos) ;• des atteintes neurologiques du plancher pelvien (spina bifida, syndrome de la queue-de-cheval, etc.). Évaluation initiale d’un prolapsus génital Entretien initial • Évaluer le type de gêne ressentie (sensation de boule vaginale, de pesanteur pelvienne), les troubles fonctionnels urinaires ou ano-rectaux, et les attentes de la patiente• Évaluer l’importance de cette gêne, son impact sur la vie quotidienne (activité physique ou sexuelle, handicap fonctionnel, psychologique ou social) et sur la qualité de vi• Rechercher les facteurs de risque de survenue d’un prolapsus (ou aggravants)• Vérifier que les dépistages pelviens recommandés sont à jour Examen clinique • Pour confirmer le diagnostic, décrire le prolapsus et éliminer une autre pathologie pelvienne• En position couchée ou gynécologique puis debout si besoin• Demander à la patiente de faire des efforts de poussée (l’utilisation de valves ou d’un hémispéculum peut faciliter l’examen)• Examiner chaque compartiment (antérieur, moyen et postérieur) : estimation de l’extériorisation et de la béance vulvaire• Évaluer […]

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COVID-19

Beaucoup trop de bébés hospitalisés pour Covid

Depuis la fin de l’automne, la circulation du virus à l’origine du Covid-19 s’est très fortement accélérée chez les enfants, spécialement les moins de 1 an. Depuis début décembre, le nombre d’hospitalisations, que ce soit en soins courants, en soins critiques ou en réanimation, a également augmenté. Mi-janvier, le phénomène touchait spécialement les nourrissons, comme le montrent les données de Santé publique France, publiées le 13 janvier dernier. Les cas les plus graves, soit les cas de PIMS (syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique secondaire au Covid-19) touchent quant à eux les enfants de 3 à 11 ans. Mi-janvier, 71 % des cas de PIMS avaient dû être hospitalisés en réanimation ou en unité de soins intensifs. INFECTION GALOPANTE Il faut dire que chez les enfants, l’infection galope. Sur la première semaine de janvier, parmi les presque deux millions de personnes infectées diagnostiquées, plus d’un quart (26 %) avaient moins de 17 ans. Pourtant, les moins de 17 ans ne représentent que 21,5 % de la population française. Ainsi, entre mi-décembre et début janvier, le taux d’incidence a doublé chez les moins de 18 ans, dans la majorité des classes d’âge. En parallèle, le taux de vaccination est resté très faible. Au 10 janvier, seuls 1,2 % des 5-9 ans et 4 % des 10-11 ans avaient reçu une première dose de vaccin. Cela inquiète beaucoup les pédiatres (lire page suivante). D’ailleurs, selon de nombreux témoignages, les enfants vaccinés seraient en majorité issus des classes sociales les plus favorisées culturellement, enfants de médecins en tête. En proportion, les bébés sont plus souvent hospitalisés : 27 % des moins de 1 an passés aux urgences ont été hospitalisés, contre 13 % des 2-4 ans, 10 % des 5-11 ans et 11 % des 12-17 ans. La part des nourrissons hospitalisés est ainsi passée de 14 % environ de l’ensemble des cas pédiatriques sur la période de juin à mi-octobre 2021 à 56 % entre mi-octobre 2021 et début […]

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Pratiques

Sages-femmes en Elsa

Accompagner les patientes dans leur globalité, quelles que soient leurs vulnérabilités : telle est la motivation partagée par les sages-femmes qui ont décidé de rejoindre une équipe de liaison et de soins en addictologie, ou Elsa. Tabac, alcool, sucre, opiacés, cannabis, héroïne, cocaïne… Toutes les addictions y sont traitées, quand il ne s’agit pas de poly-consommations. RARES SAGES-FEMMES Créées en 1996, les Elsa ont trois missions. Elles sont d’abord destinées à appuyer les équipes soignantes. Elles assurent aussi la coordination des parcours de soins. Enfin, elles ont une mission de formation et de conseil auprès des soignants. La France compte plus de 250 Elsa à ce jour.  En janvier 2001, la Fédération Addiction et Elsa France ont recommandé que toute Elsa intervenant en maternité de type 2 ou 3 compte une sage-femme et que toutes les maternités de type 1 disposent d’une sage-femme référente formée en tabacologie. Cette recommandation a été soutenue par la Direction générale de la santé et par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. Mais elle est loin d’être suivie. Selon les dernières données d’Elsa France et de la Fédération Addiction, la France ne comptait que 11 sages-femmes en Elsa pour 498 maternités en 2019. Et la plupart exercent à temps partiel. Depuis 2019, Corinne Revel partage son poste entre un mi-temps à l’Elsa du centre hospitalier de Bayonne et une activité de sage-femme à la maternité de type 3. Karine Frédéric est dans la même situation au centre hospitalier de Limoges depuis 2020. Au sein du groupement hospitalier de territoire Littoral Atlantique, Aurélie Debaecker n’exerce jusqu’ici qu’à 40 % en Elsa et 20 % en tabacologie en tant que contractuelle depuis 2019, mais doit passer à plein temps grâce à un financement de l’ARS. En Dordogne, l’Elsa où exerce Isabelle Vidal est départementale et couvre les maternités de Périgueux, Sarlat […]

Actus

« Les sages-femmes ont appris à composer en situation de domination »

Dans ce rapport, vous revenez sur la genèse des professions d’obstétricien, gynécologue et sage-femme. Quel était votre objectif ? Alain Vilbrod : L’un des enjeux était de savoir dans quelle mesure les différents professionnels impliqués peuvent coopérer. Dans le chapitre historique, notre prisme est nouveau. Nous retraçons l’histoire des interactions entre les différents professionnels, en soulignant ce qu’il a pu en être des rapports de domination qu’ont vécus les sages-femmes, alors qu’historiquement ce sont elles qui occupaient la première place auprès des femmes. La situation actuelle est redevable de cet héritage dont les uns et les autres peinent à se libérer. Il n’y a qu’à voir la victoire sémantique des médecins, avec l’expression « accouchement à bas risque » qui s’est imposée pour évoquer les accouchements physiologiques ou eutociques. C’est donc davantage qu’un rappel historique, mais une focale sur les interactions entre les différents acteurs à travers le temps. Sans surprise, vous décrivez des relations en tensions. De quelle nature sont-elles ? Florence Douguet : Il s’agissait de montrer les freins et les difficultés de collaboration entre ces professionnels, mais aussi d’analyser les éventuels leviers qui existent pour surmonter ces tensions. Nous avons par exemple montré que dans les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), le fait de cohabiter dans une même structure ne rend pas les collaborations plus faciles. Médecins et sages-femmes n’ont pas les mêmes préoccupations de départ lorsqu’ils montent de tels projets. Ils interviennent dans des champs différents. De nombreuses sages-femmes en MSP ont l’espoir que les généralistes leur adressent des femmes, ce qui n’est pas nécessairement le cas sur le terrain. Globalement, nous avons montré que « les médecins parlent aux médecins » et que les généralistes se tournent davantage vers les gynécologues. La proximité ne fait pas nécessairement plus de lien. Les médecins ont conservé leurs habitudes de collaborations avec leurs collègues ou les […]

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Actus

Diviser pour mieux signer

Contre l’avis de l’Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF), de l’Ufmict-CGT et de la CFTC, trois centrales syndicales ont accepté le 22 novembre le protocole d’accord avec le ministère de la Santé et le secrétaire d’État en charge del’Enfance et des Familles. En s’appuyant sur Force Ouvrière, la CFDT Santé Sociaux et l’Unsa, le Gouvernement est donc parvenu à diviser et obtenir un accord signé. Le texte n’apporte pas davantage de précisions sur la révision des grilles salariales par rapport aux précédentes propositions, mais les syndicats signataires estiment avoir obtenu des garanties malgré l’absence de détails.  UN ACCORD FLOU Pour une partie de la profession, les signataires apparaissent comme des traitres au mouvement. Les revalorisations de salaire sont toujours jugées insuffisantes. L’accord indique que, dès février 2022, les grilles indiciaires seront revalorisées de 78 euros en moyenne et qu’une prime d’exercice médical de 240 euros sera instaurée, sauf pour les contractuelles qui ne bénéficieront pas de la prime.  « Tout le monde n’obtiendra pas 80 euros de plus, explique Vincent Porteous, sage-femme et représentant de l’Ufmict-CGT, qui n’a pas signé l’accord. Ce n’est qu’une moyenne qui n’a pas été déclinée en détail, aucune grille n’ayant été présentée par le ministère. Certaines seront déçues lorsqu’elles recevront leur fiche de paye. Quand aux salariées du privé, elles ne sont pas concernées par le complément de traitement indiciaire, versé depuis janvier. »  La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) a confirmé la transposition à 100 % des mesures de revalorisation au bénéfice des 2 550 sages-femmes des 125 établissements concernés, « dans des délais identiques à ceux de lafonction publique hospitalière », mais sans en détailler les modalités pour l’instant. Le 11 novembre, près de 2 000 sages-femmes du secteur privé avaient adressé une lettre à leur fédération et aux tutelles pour demander notamment une grille de salaire spécifique, à la hauteur de leurs compétences et responsabilités, et la […]

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Info-pro

Recommandations pour la pratique clinique – Interventions pendant la période périnatale – Collège national des sages-femmes de France – 2021

Pour citer le texte : Chloé Barasinski, Rémi Béranger, Catherine Salinier, Cécile Zaros, Julie Bercherie, et al.. Recommandations pour la pratique clinique : “ Interventions pendant la période périnatale ”.  Synthèse.  [Rapport de recherche] Collège national des sages-femmes de France. 2021. hal-03283227v2 COORDINATION DES RPC Chloé Barasinski1, Rémi Béranger2, Catherine Salinier3, Cécile Zaros4 GROUPE DE TRAVAIL Julie Bercherie5, Jonathan Y. Bernard6, Nathalie Boisseau7 Aurore Camier6, Corinne Chanal8,9, Bérénice Doray10,11, Romain Dugravier12, Anne Evrard13,14, Anne-Sophie Ficheux15, Ronan Garlantézec2, Manik Kadawathagedara2, Anne Laurent-Vannier16, Marion Lecorguillé6, Cécile Marie17, Françoise Molénat18,19, Fabienne Pelé20,21, Brune Pommeret de Villepin22, Virginie Rigourd23, Mélie Rousseau24, Laurent Storme25, Stéphanie Weiss26 AFFILIATIONS  1. Université Clermont Auvergne, CHU Clermont-Ferrand, CNRS, SIGMA Clermont, Institut Pascal, Axe TGI-DecisipH, F-63000 Clermont-Ferrand, France 2. Univ Rennes, CHU Rennes, Inserm, EHESP, Irset (Institut de recherche en santé, environnement et travail) – UMR_S 1085, F-35000 Rennes, France 3. Association française Pédiatrie ambulatoire, 45000 Orléans, France 4. French Institute for Demographic Studies (Ined), French Institute for Medical Research and Health (Inserm), French  Blood Agency, ELFE Joint Unit, F-93320 Aubervilliers, France 5. Médecin généraliste, 75018 Paris, France 6. Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Cress), Inserm, INRAE, Université de Paris, F-75004 Paris, France 7. Université Clermont Auvergne, laboratoire AME2P, F-63000 Clermont-Ferrand, France. 8. Hôpital Arnaud-de-Villeneuve, CHU Montpellier, 34295 Montpellier Cedex 5, France ; 9. Réseau de périnatalité Occitanie Espace Henri Bertin Sans, 34080 Montpellier, France 10. Service de génétique, CHU de La Réunion, 97405 Saint-Denis Cedex, France 11. Centre Ressource Troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF) – Fondation Père Favron, 97410 Saint-Pierre, France 12. Centre de psychopathologie périnatale, boulevard Brune – GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, 75014 Paris, France 13. Association Bien Naître, 69003 Lyon, France 14. Association Ciane (Collectif interassociatif autour de la naissance), 75011 Paris, France. 15. Univ. Brest, LIEN, F-29200, Brest, France. 16. Hôpitaux de Saint-Maurice, Service […]

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Point juridique

Comment bien tenir ses dossiers médicaux : pratique courante et situations à risques en cabinet libéral

Sur le plan juridique, si une patiente affirme ne pas avoir été informée, la parole du professionnel de santé s’opposera à la sienne. Le dossier médical doit alors permettre de trancher. C’est aux sages-femmes, professionnelles de santé, d’apporter la preuve de ce qu’elles ont fait. Le dossier médical doit contenir le plus d’informations possibles sur les actes effectués, mais aussi sur les informations données, conversations, explications.  En ce qui concerne l’information des patientes, le dossier médical doit permettre de prouver qu’une information loyale, claire et adaptée a été délivrée.  On peut distinguer :  • Les situations de pratique courante (1) : consultations de contraception, information IST, frottis, examens courants (HGPO, marqueurs sériques, etc.).  • Les situations sensibles (2) : refus de soins, évocation ou doutes sur des violences. Ces situations doivent être précisément retranscrites sur le dossier médical : informations données, questions posées, échanges, refus.  Enfin, nous verrons ce que risque la sage-femme libérale si le dossier médical n’est pas complet, s’il ne permet pas de prouver les actes réalisés.  1. Les situations de pratique courante : Exemple : Première consultation gynécologique pour une jeune fille qui n’est pas encore active sexuellement : info contraception/IST faite. Quelle information retranscrire dans le dossier sans refaire le déroulé de la consultation ?  Pour les consultations de pratique courante (contraception, IST, pose de DIU, frottis, examens courants de la grossesse type, HGPO, marqueurs sériques, PV de fin de grossesse…), les informations à donner sont nombreuses et il est impossible de retranscrire tous les échanges dans le dossier médical.  Première possibilité : des documents types d’information Il peut être intéressant, à la fois pour la sage-femme et la patiente, de se procurer des documents types à remettre aux femmes dans le cadre de la consultation. Ils sont censés reprendre les éléments importants des actes ou traitements proposés : principe de fonctionnement, effets secondaires fréquents et […]

Dossier

Une sixième année, pour quoi faire ?

Adoptée à l’unanimité lors de sa première lecture à l’Assemblée nationale, le 25 novembre dernier, la proposition de loi visant à faire évoluer la formation des sages-femmes est bien partie. Bientôt, les sages-femmes seront des docteures en maïeutique, grade universitaire qu’elles obtiendront au terme de six années d’études et de la soutenance d’une thèse d’exercice. La mesure figure aussi au menu du récent accord conclu entre le Gouvernement et plusieurs centrales syndicales (lire p. 9). Ce troisième cycle des études de sages-femmes pourrait arriver très vite, les premières docteures en maïeutique pouvant être diplômées dès 2025, si l’on se fie à la proposition de loi encore en discussion. Le texte a en effet été renvoyé au Sénat, qui, à l’heure à laquelle nous écrivons, n’a pas encore fait connaître son calendrier sur le sujet. Les sénateurs étant souvent plus frileux, le doute reste de mise. Cependant, à l’Assemblée nationale, le texte n’a rencontré aucune opposition ni abstention. Les 64 députés présents lors de la discussion ont voté pour. Et avant même son examen, la proposition de loi avait été cosignée par 136 députés, issus de tous bords politiques. UN SUJET CONSENSUEL Cette sixième année d’études fait également consensus au sein de la profession, tout au moins de ses représentants. Les organisations professionnelles de sages-femmes, associations et syndicats, y compris les centrales, y sont favorables. L’accord s’est également exprimé au cours des auditions devant la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, demandées par la députée Annie Chapelier.« On n’a entendu qu’une seule et même voix, tout le monde allant dans le même sens, disant que cette sixième année d’études était une nécessité, rapporte-t-elle. Il en est d’ailleurs allé de même pour les autres sujets de la proposition de loi, comme l’achèvement de l’intégration universitaire et la permission aux sages-femmes chercheuses de maintenir une activité clinique. […]

Info-pro

L’état de stress post-traumatique en périnatalité

Qu’est-ce que l’état de stress post-traumatique (ESPT) ? L’ESPT (cas général) est un trouble psychique qui survient après un évènement « traumatique » dépassant les ressources cognitives et émotionnelles de l’individu. Les symptômes sont classés en quatre catégories selon le DSM-V (1) (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders – 2013) : l’évitement des stimuli rappelant l’évènement l’hyper-réactivité (irritabilité, hyper-vigilance) la reviviscence de l’évènement (cauchemars, flashback) une altération de l’humeur (émotions négatives) L’ESPT a été initialement décrit chez des soldats au retour de guerre. Il peut aussi survenir dans des situations très diverses : atteinte de l’intégrité corporelle (accidents, problèmes de santé, agressions, dont sexuelles), catastrophes naturelles, crainte pour la santé d’autrui… Si des symptômes apparaissent dans les jours suivant l’évènement, on le définit comme un état de stress aigu. L’ESPT apparait à distance de l’évènement (à partir d’un mois). ESPT et maternité Épidémiologie La prévalence de l’ESPT en périnatalité est d’environ  3 % chez les femmes : 1 % pré-existant et 2 % consécutifs à la grossesse et/ou l’accouchement (2) 18,95 % pour les femmes qui présentent des facteurs de risque (2) 9 % en cas de perte périnatale (3) Le père peut lui aussi developper un ESPT (notamment dans des contextes d’HDD et de prématurité) (4)(5).  Facteurs de risque (6) – ATCD violences physiques/morales/sexuelles – ATCD psycho/psychiatriques (dépression, troubles psy) – Vécu psychique SUBJECTIF de l’accouchement (7)  45 % des femmes évoquent l’accouchement comme un facteur de stress majeur et/ou traumatique (8) – Prématurité/pathologies fœtales – Complications obstétricales (césariennes, HDD, MFIU, IVG…) Facteurs protecteurs -> Comment prévenir l’ESPT ? • Sentiment de contrôle, participation aux prises de décisions médicales tout au long du suivi périnatal • Questions et échanges possibles : espace de parole • Être attentif à la douleur et au soutien perçu • S’assurer que la patiente se projette dans la réalité • Orientation précoce des femmes à risque (9)(10). […]